Lundi
8 Octobre 2018
Y-a-t-il
des exemples du mécanisme de fonctionnement de l’évolution ? Autrement dit
a-t-on pu observer des cas où a sévi la sélection naturelle comme l’entendait
Darwin ? Celui
qui est présenté le plus souvent a été observé en Angleterre chez un papillon :
la phalène du bouleau. Ce papillon a des ailes blanches en général, il est donc
très peu visible pour ses prédateurs lorsqu’il est posé sur un tronc de
bouleau. Cependant parmi les individus de cette population de papillons on en trouve quelques-uns ayant
des ailes sombres. Le caractère est héréditaire et obéit aux lois de Mendel un
seul gène à deux allèles est responsable du caractère ; l’allèle qui
détermine la couleur sombre des ailes domine celui qui détermine la couleur
blanche.
Au
cours du XXème siècle, on s’est aperçu que la forme ailée sombre, rare
jusqu’ici dans les populations naturelles, devenait de plus en plus fréquente dans
les forêts à proximité des régions fortement industrialisées qui utilisaient le
charbon comme source d’énergie. Ce phénomène a été appelé mélanisme industriel.
Y
avait-il une survie plus importante du type mélanique dans un milieu industriel
où les poussières issues de la combustion du charbon assombrissent les surfaces
(notamment celles du tronc des arbres où se pose le papillon pour se
reposer) ? Pour tester cette hypothèse un biologiste Anglais (H.
Kettlewell) a capturé un échantillon de la forme mélanique et un échantillon de
la forme blanche aux environs de la cité industrielle de Birmingham, il a
marqué par une tâche de cire chaque individu des deux échantillons (comme l’on
fait pour marquer dans une ruche la reine des abeilles) et il les a relâchés à
proximité. Plusieurs jours plus tard, il a capturé un nouvel échantillon de
papillons sur le même lieu où il avait procédé au lâchage et il a calculé,
parmi ceux qui étaient marqués, le pourcentage des papillons blanc et celui des
papillons mélaniques. Les pourcentages étaient nettement plus élevés chez la
forme mélanique ; celle-ci avait donc une capacité de survie supérieure à
la forme blanche dans ce milieu assombri par les poussières du charbon.
Y
avait-il une explication de cette survie plus élevée chez la forme mélanique ?
Notre biologiste a marqué un nombre égal de papillons de chacune des deux
formes et les a placés sur des troncs d’arbres dans un milieu pollué par le
charbon. Caché dans un abri, il a observé ces papillons à l’aide d’une lunette
grossissante. Il a pu observer que plusieurs oiseaux visitaient les troncs des
arbres à la recherche d’insectes pour se nourrir et que les papillons
mélaniques, mieux camouflés, étaient moins fréquemment sujets à la prédation.
Ainsi la forme mélanique prenait peu à
peu la place de la forme blanche.
Darwin
avait bien noté qu’il y avait dans chaque espèce une variabilité héréditaire.
En outre dès lors qu’un caractère héréditaire présentait un avantage pour
l’individu qui le portait, il serait préservé par la sélection naturelle et le
caractère favorable s’installerait dans la population. L’exemple ci-dessus est
une illustration parfaite de la pensée darwinienne.
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