Lundi 17 mars 2008
Nous perdons conscience de l’agression croissante que la fonction commerciale exerce sur le milieu naturel tant nous apprécions les facilités qu’elle imagine pour nous inciter à l’achat. Pour s’en persuader, voyons comment a évolué le lieu où s’exposent les marchandises.
Il y a d’abord eu, chez les plus vieilles communautés humaines, l’espace naturel affecté aux échanges puis au commerce. Ces prémisses, peu agressive pour l’environnement, ont subsisté d’ailleurs jusqu’à nos jours avec nos marchés de plein air. Les marchandises y sont présentées non abritées ou sommairement abritées, il n’y a pas de constructions sur un marché de plein air et quand il s’achève, l’espace redevient naturel.
L’artisan, qui fabrique un objet, ne peut se satisfaire d’une exposition temporaire de celui-ci ; son atelier va devenir vite un magasin où l’acheteur trouvera en permanence le produit que l’on y fabrique. Ici la construction n’est plus utilisée pour l’habitat mais pour la réalisation d’une opération économique.
Nouvelle progression vers la spécialisation, le magasin n’est plus le lieu où l’on crée et où l’on vend mais uniquement le lieu où l’on vend. Le commerçant y présente les produits qu’il a achetés et qu’il veut vendre. C’est un local où les marchandises ne font que passer et qui a été construit à cet unique effet.
Au début du siècle dernier, au centre des grandes villes, là où confluent les transports en commun on a construit les grands magasins. Dans ces cathédrales commerciales on peut tout acheter, le nécessaire et le superflu.
Ces premiers pas vers le gigantisme se sont amplifiés à partir des années 70 avec le développement, à la périphérie des villes, des hypermarchés grâce aux facilités de déplacement liées à l’automobile. Ces grandes surfaces, du fait de la concurrence, prolifèrent aujourd’hui. Elles constituent des espaces bétonnés énormes, elles sont entourées de parcs de stationnement tout aussi vastes avec des sols imperméabilisés sur lesquels la végétation a été longtemps exclue. Si l’on ajoute à cela les pollutions liées à l’utilisation des véhicules à moteur qui sont indispensables pour s’y rendre, on est en présence d’un système totalement antiécologique.
En deux millénaires, les besoins de l’économie humaine ont écrasé les nécessités environnementales.
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