Lundi 10 mars 2008
L’urbanisation étant un phénomène majeur et croissant de nos sociétés (actuellement 50% de la population mondiale se rassemble dans les villes et on prévoit, en 2030, 60%), il était normal que les écologistes s’intéressent aux effets que ces regroupements produisent sur l’environnement.
Un article de la revue Américaine Science* fait le point précisément des effets écologiques de cette urbanisation galopante, voici quelques points importants à retenir.
- « Les habitants des villes dépendent de la production et des capacités assimilatrices de l’écosystème situé bien au-delà des limites de la ville. L’empreinte écologique est de 10 à 100 fois celle de la surface occupée par la ville pour produire le flux d’énergie, de biens matériels et non matériel, pour assurer le bien être de ses habitants »
- « L’expansion de la ville accroît la fragmentation de l’espace. La densification peut entraîner, paradoxalement, un développement des résidences secondaires au voisinage des limites de l’espace urbain ».
- « Les villes sont des sources importantes d’émission de gaz à effets de serre et des points d’accumulation d’azote de phosphore et de métaux.».
- « Les villes constituent un exemple anthropogénique de modification du climat. L’élévation des températures à leur voisinage est connue sous l’expression d’île chaude urbaine. Elle résulte de l’imperméabilisation des surfaces (faible réflexion des radiations solaires, forte capacité d’accumulation de la chaleur), d’une évapotranspiration réduite du fait de l’absence de végétation (l’évaporation d’un liquide est endothermique).
- « L’eau est intimement liée à la vie urbaine pour les usages domestiques, industriels, pour le maintien de l’état sanitaire et la protection des catastrophes naturelles. Le développement de la ville se fait en modifiant complètement les systèmes hydriques naturels (imperméabilisation, accumulation des polluants, contaminations des rivières et des lacs quand aucun système de traitement des eaux usées n’existe) ce qui crée un syndrome aquatique urbain : les eaux qui en sont issues, présentent souvent une faible biodiversité, une forte teneur en éléments nutritifs, une faible efficacité de rétention alimentaire, et souvent une production primaire élevée (celle des organismes photosynthétiques) ».
- « L’urbanisation réduit la richesse en espèces, et uniformise la plupart des communautés biotiques ».
Ainsi le rassemblement de l’espèce humaine dans les villes concentre les pollutions et modifie entièrement le milieu écologique urbain sans que l’espace environnant soit entièrement épargné ; imaginez ce que peut-être l’impact d’une mégapole (plus de 10 millions d’habitant) sur son aire d’influence.
*N. B. Grimm et al. Science 5864, p. 756-760, (2008).
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