Vendredi 27 novembre 2009
Un système écologique est très complexe, il contient un si grand nombre d’éléments qui interagissent en réseau qu’une modification de l’un d’eux va avoir des répercussions sur l’ensemble. Toute intervention, sur de tels espaces, mérite donc une analyse approfondie des répercussions qu’elle peut entraîner de façon à ce que le résultat de l’action soit profitable et non préjudiciable.
Il est d’abord vain de vouloir recréer un écosystème qui existait avant que l’empreinte humaine n’intervienne. Il est difficile d’avoir des données précises sur ce que l’écosystème contenait ; les facteurs physiques du milieu ont changé et les espèces qui existaient alors peuvent, pour certaines d’entre elle, avoir disparues. Il faut donc être modeste et n’avoir pour seul but que de soustraire l’écosystème aux facteurs qui le perturbent.
Les constituants abiotiques d’un espace naturel sont peut-être les plus accessibles à la restauration : sols pollués, cours d’eau eutrophiques, zones humides dégradées… Cependant chaque cas mérite une étude précise avant de procéder à une intervention : recherche des éléments chimiques à l’origine de la pollution, localisation des déversements sources de l’eutrophisation. La régénération d’une zone humide sera encore plus complexe : est-il possible de la réalimenter en eau ? Faut-il remodeler les bassins de stockage de l’eau ou les réseaux d’écoulement ?
Le rétablissement d’un équilibre biotique se révèle bien plus difficile. La suppression d’une espèce invasive si elle n’est pas engagée très tôt est quasiment impossible (exemples du ragondin ou du frelon asiatique) on ne peut que se borner à en limiter l’expansion. L’introduction d’une espèce qui avait disparue est tout aussi hypothétique. Est-il judicieux de vouloir réintroduire l’ours dans les Pyrénées à partir d’un ou de quelques couples alors que leur multiplication sera handicapée par la consanguinité ?
Les reforestations sont, elles mêmes, délicates ; quelles espèces faut-il replanter ? Nous sommes par ailleurs incapables de planter un mélange d’espèces qui représenterait ce que pouvait être la situation du milieu non dégradé.
En définitive, si l’homme peut rapidement dégrader un milieu naturel, il est bien moins habile pour le restaurer.
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1 commentaire:
L'exemple de la Morue de Terre Neuve illustre assez bien la difficulté de revenir en arrière dans le domaine de la Biodiversité
http://www.ecologie.gouv.fr/Le-banc-de-Terre-Neuve-est-vide.html
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