Dimanche
5 Juillet 2020
« Faire de l’agriculture c’est affecter
un espace à une espèce animale ou végétale utile à l’homme et exclure de cet
espace toute autre espèce concurrente ». Cette définition, donnée dans mon
livre, résume à la fois l’objectif de l’agriculture : favoriser une espèce
pour quelle donne son meilleur rendement et son effet d’exclusion particulièrement
néfaste au milieu naturel. Malgré ces contraintes totalement arbitraires, peut-on
rapprocher l’agriculture de l’écologie naturelle ? C’est ce qu’essaient de
faire les tenants de l’agriculture biologique puisqu’ils tentent de d’obtenir
une production tout en préservant le milieu naturel. Peut-on réussir une telle
gageure ?
L’agriculture
biologique propose de très nombreuses techniques pour que les produits qu’elle
obtient soient sains pour le consommateur et que les pratiques agricoles préservent
le milieu naturel. A notre connaissance ces pratiques n’ont fait l’objet que de
peu d’études soumises aux contraintes scientifiques elles relèvent le plus
souvent de pratiques empiriques. Or pour asseoir la validité de cette agriculture ne faudrait-il pas justement revenir à
ce qui a fait le succès de la méthode scientifique : l’expérimentation.
En
écologie on étudie scientifiquement les systèmes vivants naturels, en
agriculture on gère des systèmes vivants en essayant de s’appuyer sur les
règles de l’écologie. L’agriculture biologique mélange l’écologie des systèmes
vivant naturel à celle des systèmes vivants gérés cette situation nouvelle ne
peut être efficace que si elle est étudiée par les méthodes scientifiques.
La
méthode scientifique commence par l’observation attentive et le suivi à long
terme. Prenons un exemple : certaines plantes non agricole seraient
répulsives pour certains parasites des plantes agricoles ; l’observation
attentive de la plante répulsive et de la plante agricole cultivées côte à côte
doit d’abord permettre de voir si elles hébergent le même parasite ou s’il est
différent car la reconnaissance des parasites n’étant pas toujours évidente une
erreur grossière d’identification est toujours possible. On vérifiera aussi si
le parasite est absent, peu présent ou en quantité habituelle sur l’espèce
cultivée en présence de l’espèce répulsive L’observation enfin devra aussi être
reprise sur plusieurs cycles pour s’assurer que ce que l’on a observé une fois se
répète dans le temps.
Après
l’observation vient l’expérimentation. L’expérimentation consiste à établir un
dispositif au cours duquel un processus naturel est sous contrôle de
l’expérimentateur. Il doit répondre à la question dite « hypothèse
nulle » qui dans le cas qui nous intéresse est la suivante : la
plante non agricole n’est pas répulsive pour le parasite de la plante agricole.
Les dispositifs d’expérimentation sont, pour cette question, des dispositifs
codifiés traitables par les statistiques ; ils mettent en jeu des
parcelles répétées dans lesquelles tantôt la plante agricole sera seule, tantôt
en compagnie de la plante supposée répulsive ou d’une plante non répulsive.
L’analyse statistique consistera en une comparaison des moyennes des mesures de
la quantité de parasite présente sur la plante agricole dans chaque traitement.
Si les moyennes ne sont pas significativement différentes, l’hypothèse nulle
sera acceptée. Si elles sont significativement différentes c’est que la
présence de la plante répulsive a bien un effet positif. Dans tous les cas une
ou plusieurs répétitions dans le temps du dispositif expérimental sera
nécessaire pour accepter ou rejeter l’hypothèse nulle.
Les questions environnementales vous intéressent-elles ? Vous pouvez enrichir vos connaissances et acquérir une vision globale de ces problèmes en lisant mon dernier livre : « Environnement, l’Hypothèque Démographique ».
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire