Des nouvelles de la population Mondiale

 Vendredi 5 décembre 2014

Les Nations Unies publient tous les deux ans (dans World Population prospect) des données révisées sur les populations de chaque pays. Ces données intègrent aussi des informations comme l’âge, le sexe, la fertilité, la mortalité et l’immigration ; elles étaient jusqu’ici complétées par des projections sur le devenir de la population mondiale jusqu’en 2050.

Des Chercheurs* ont repris, en améliorant profondément la méthodologie utilisée par les démographes de cet organisme, les projections publiées en 2014 par l’ONU : « World population prospects : the 2012 revision », qui étaient prolongées cette fois-ci jusqu’en 2100. Contrairement à ce qui avait été annoncé jusqu’ici, on peut s’attendre à ce que la population mondiale ne se stabilise pas à la fin de ce nouveau siècle, mais qu’elle continue de croître. De 7,2 milliards actuellement, elle pourrait atteindre 9,6 milliards d’individus en 2050 et 12,3 milliards en 2100. Les projections, qui jusqu’ici faisaient de 2050 le début de la stabilisation de la population humaine mondiale sinon le début de sa décroissance, sont peu vraisemblables.

La principale raison de l’accroissement des projections, tient à l’accroissement de la population de l’Afrique dont la fertilité reste élevée avec, en plus, un récent ralentissement du déclin du taux de natalité. Ce continent dont la population actuelle est de 1 milliard d’habitants, « pourrait atteindre à la fin de ce siècle entre 3,1 et 5,7 milliards d’habitants avec une probabilité de 95% ; la projection médiane étant de 4,2 milliards d’habitants… Les trois quarts de la croissance anticipée de la population africaine sont attribuables au niveau de fertilité qui reste supérieur au niveau de remplacement et le quart restant à la réduction de la mortalité et à la jeunesse de la population ».

Les auteurs suggèrent que cette croissance rapide pourrait être modérée par de fortes aides au planning familial et à l’éducation des filles ; les projections étant calculées en considérant que les soutiens financiers aux programmes d’aides existants restent  inchangés. Par ailleurs l’augmentation de la population africaine pourrait aussi avoir, par les  effets environnementaux néfastes qu’elle peut engendrer, un contre coup négatif sur sa propre croissance.

Quoiqu’il en soit, ces projections ne sont pas en faveur de ceux qui pensent qu’il n’y a pas de problème démographique mondial ou qu’il sera résolu dans un très proche avenir.


*P. Gerland et al. Science, 10 Octobre 2014, N°6206, pp.234-237.          



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