Faut-il sauvegarder les vieux grands arbres ?


Mercredi 6 février 2013

Il existe un a priori favorable pour les vieux grands arbres que l’on peut trouver dans les parcs des villes ou sur les places des villages ; on les protège, on les soigne, on essaie de prolonger leur vie au risque qu’ils ne deviennent dangereux par leur chute inopinée ou la chute d’une de leurs branches. Ce comportement est souvent d’ordre sentimental ou esthétique. Ils sont les témoins du temps qui passe. Il y a aussi de vieux grands arbres dans les forêts, dans les savanes, dans les espaces agricoles ; dans ces cas ils ne font plus l’objet de soins de préservation, ils sont plutôt abattus parce qu’ils gênent ou parce qu’ils ont une grande valeur économique.

Quel intérêt y-a-t-il à conserver ces reliques forestières ? L’architecture de ces vieux grands arbres est complexe, il s’y mêle des parties vivantes et des parties mortes. Leur ramification étalée (peut-être sous l’effet de sa longue soumission à la pesanteur) est différente de celle des arbres jeunes à port plus érigé. Ils présentent aussi de nombreuses cavités qui sont des abris potentiels pour d’autres espèces, enfin ils produisent beaucoup de fleurs et de graines.

Ces vieux grands arbres ont en effet un rôle écologique majeur ; ils hébergent une quantité importante d’espèces nidificatrices : oiseaux, écureuils, abeilles etc. ; ils abritent toutes sortes d’insectes sous leur écorce et dans leurs anfractuosités ; ils créent dans leur voisinage un milieu favorable à la vie : litière épaisse, humifère, provenant de l’accumulation et de la décomposition de leurs feuilles, taux élevé d’humidité de l’air à leur voisinage du fait de leur évapotranspiration, greniers de nourriture ; ils fournissent en grandes quantités : pollen, fleurs et graines pour la reproduction de leur propre espèce ; ils constituent enfin une énorme réserve de carbone.

Dans un article consacré à ces vieux grands arbres*, des chercheurs attirent l’attention sur leur disparition progressive du fait de défrichements pour récupérer de nouvelles terres agricoles, de coupes systématiques dans les forêts de production, d’incendies répétés. Ce déclin est préjudiciable à l’environnement ; ils insistent pour que des recherches soient entreprises, dans les zones refuges où ils persistent encore, afin d’analyser les conditions favorables à leur maintien.

*D.B. Lindenmayer et al. Science, 7 décembre 2012, N°6112, pp. 1305-1306



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