Jeudi 6 décembre 2012
Posé de cette manière le problème paraît insoluble car l’activité humaine s’exerce dans de si nombreuses directions qu’il serait impossible de calculer la résultante de leur somme. Une autre approche, plus simple et néanmoins précise, est donnée par S.W.Running* c’est la production primaire nette (PPN) des plantes qui est une estimation de la masse de matière verte produite annuellement par le monde végétal recouvrant notre planète.
A partir de l’énergie solaire, l’eau et le gaz carbonique, la photosynthèse, qui à lieu dans les chloroplastes des plantes, fabrique des sucres. Ces sucres, sources d’énergie, permettent le fonctionnement du métabolisme et donc aux plantes de vivre et de se développer. A leur tour les plantes fournissent à l’espèce humaine, dans les limites de ce qu’elles produisent chaque année (et donc de la PPN), des aliments, des fibres, des biocarburants. La mesure de la couverture végétale de la planète, sa densité, combinée avec des observations journalières climatiques : intensité lumineuse, température, précipitations (contraintes essentielles de la croissance végétale), ces cinq paramètres, qui dérivent d’observations satellitaires, vont-être combinés pour établir cette PPN.
Calculée sur trente années, la PPN s’est établie à 53,6 Pg par an (1Pg=1Péta grammes = 10 puissance quinze grammes ou 1 000 000 de milliards de grammes ou 1 milliard de tonnes), avec une variation inter annuelle de 1Pg soit 2% environ. La PPN est relativement constante d’une année à l’autre et donc ce qui est disponible pour les besoins de l’homme (et des autres espèces évidemment) varie peu. La question qui se pose est la suivante : quelle part de PPN utilise l’homme actuellement ? En restera t-il encore assez pour nourrir les 9 milliards d’êtres humains qui sont attendus vers 2050 ?
Sur les 53,6 Pg, 53% ne seraient pas exploitables : système racinaire des plantes, réserves naturelles, zones inaccessibles au transport. L’homme utilise actuellement 38% de la PPN ; reste donc 10% environ pour les besoins futurs de l’humanité. Dès lors qu’il est prévu un accroissement de la population humaine de 40% d’ici 2050 et si l’on veut améliorer légitimement le standard de vie de 5 milliards d’êtres humains aujourd’hui dans le sous développement, les limites de la croissance, mesurées par la consommation de PPN, seraient atteintes, selon l’auteur de la publication, dans les prochaines décennies.
*S.W. Running, Science, 21 Septembre 2012, N° 6101, pp. 1458-1459.
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