Lundi 17 septembre 2008
J’écoutais, le 21 Août dernier, sur France Inter (de 9 à 11h) une émission qui m’a interpellé. Il y était taillé en pièces : l’agriculture productiviste, les multinationales semencières et chimiques, les OGM, seule l’agriculture « biologique » était digne d’intérêt.
Je veux donner un autre point de vue sur ces questions.
J’ai connu, étant enfant, une agriculture biologique triomphante. C’était pendant la guerre. Il n’y avait pas d’engrais, les pesticides étaient fortement rationnés (je me rappelle que ma grand-mère, pour lutter contre l’oïdium de sa petite vigne, utilisait en mélange un quart de soufre et trois quarts de cendre, on en rirait maintenant). Les rendements étaient ridicules et même à la campagne, nous avions faim et souffrions d'avitaminoses. Ceux qui avaient de l’argent faisaient du marché noir.
L’agriculture biologique est une agriculture de riches. Ce qu’il faut encourager c’est l’agriculture raisonnée, celle où l’on n’utilise les engrais qu’en quantités équivalentes aux exportations faites par la récolte, celle où les pesticides sont appliqués à bon escient dès le début de l’attaque parasitaire et à partir d’une évaluation correcte du risque, celle où l’agriculteur est un bon professionnel connaisseur de son métier et respectueux de l’environnement. Sans quoi, avec l’explosion démographique présente sur notre planète, nous courrons à la famine.
En ce qui concerne les OGM, je crois qu’il faut raisonner au cas par cas. A titre d’exemple, je dirai que si l’on peut être circonspect vis-à-vis d’un OGM résistant à un herbicide qui permet d’utiliser des doses élevées de cet herbicide en désherbage de la culture de l’OGM (ceci est fort profitable à l’obtenteur de ce dernier et au fabricant de l’herbicide), on devrait accepter en revanche des OGM tels que les maïs Bt qui sont devenus, par transformation génétique, résistants à la pyrale. Leur culture évite, notamment, le recours à la lutte chimique contre cet insecte. L’opposition systématique aux OGM nous prive en agriculture, aussi bien de progrès économiques, qu’environnementaux.
Je suis bien persuadé que les multinationales ont des objectifs qui ne sont pas toujours en accord avec l’intérêt général ; mais n’y aurait-il pas aussi un lobby de la culture biologique ?
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