Lundi 4 décembre 2006
Le bilan écologique que nous pouvons faire en comparent les deux situations exposées dans le précédent billet est particulièrement défavorable à Homo sapiens. Ce qui frappe d’abord c’est l’explosion démographique : la tribu paléolithique rassemblait une vingtaine d’individus tout au plus, la mégapole en héberge 41 millions. La population humaine s’est développée exponentiellement comme toute espèce qui échapperait à la sélection naturelle.
Il faut parler ensuite des dégâts sur le monde vivant causés par la mise en place de l’habitat. Le noyau initial des villes est devenu, avec les constructions et déconstructions qui se sont succédées dans le temps, un empilement de matériaux stériles : ciments, pierres de taille, bétons, asphaltes. Le sol nourricier a disparu, la plupart des espèces qui y vivaient ont été éliminées.
Les banlieues sont moins dégradées car on y a maintenu jardins et zones vertes, mais la fragmentation de l’espace par des clôtures ne permet aucun échange génétique entre animaux sauvages, il ne reste d’ailleurs que les espèces inoffensives pour l’homme. Les végétaux ne sont plus d’origine, ils ont été eux aussi remplacés. Les villes s’étaient développées le plus souvent sur des terres biologiquement riches là où l’homme trouvait facilement sa nourriture. La biodiversité y est réduite maintenant à l’extrême.
En regroupant d’énormes populations humaines
l’habitat urbain ajoute, à l’élimination de la plupart des espèces qui vivaient
sur place, d’autres inconvénients écologiques.
Il faut d’abord nourrir les hommes. Cela suppose
que des surfaces importantes, en dehors de la ville, soient consacrées à
l’agriculture. J’ai déjà parlé du rôle néfaste que celle-ci peut avoir sur le milieu naturels. Les produits de l’agriculture vont-être transformés, puis transportés
quelquefois sur de très longues distances. La mondialisation ne tient pas
compte du coût énergétique des transports et l’on peut aller, à contre saison,
chercher dans l’autre hémisphère des produits de saison. Cette vision
planétaire n’est pas une vision écologique.
Tout organisme vivant produit en s’alimentant des déchets. Les déchets métaboliques (urines, matières fécales) des populations humaines rassemblées dans les villes sont si importants qu’il a fallu créer tout un réseau de récupération des eaux usées sans lequel les odeurs seraient insupportables et les épidémies fréquentes. Dans le meilleur des cas, ces eaux sont traitées ; dans les cas les plus fréquents encore, elles sont rejetées directement dans les cours d’eau et contribuent à leur eutrophisation.
L’homme moderne produit d’autres déchets qui lui sont spécifiques et que j’appellerai déchets d’usage. Ils concernent tous les produits et objets dont il se sert : aliments, habits, appareils etc… qui s’abîment, s’usent, deviennent obsolescents. Les déchets journaliers ou ordures ménagères, sont devenus si importants qu’il à fallu dans un premier temps les retirer de la ville (imaginez une grève des éboueurs!) pour les stocker dans des décharges extérieures. On commence maintenant à les trier et à les traiter pour qu’ils ne soient pas à l’origine de nouvelles pollutions.
L’habitat urbain imperméabilise d’énormes surfaces.
Les eaux ne pouvant s’infiltrer ruissellent, s’accumulent dans les parties
basses et provoquent des inondations. Alors l’homme tente d’atténuer ces
inconvénients en créant des réseaux souterrains de conduites qui drainent les
eaux de pluies et des bassins de rétention qui diffèrent leur écoulement. Les schémas naturels de pénétration de l’eau dans
le sol (où devraient puiser les racines des plantes) et de réalimentation des
nappes phréatiques disparaissent. Les eaux ne sont plus filtrées, elles
s’écoulent directement dans les rivières et contribuent à leur pollution.
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1 commentaire:
C'est triste d'en être arrivé là
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